L’hypnose thérapeutique est un ensemble de techniques permettant, via l'état hypnotique, d'accompagner les troubles psychologiques et psychosomatiques…
L’hypnose est un état modifié de conscience, entre la veille et le sommeil, induit par la suggestion. Dans son volet thérapeutique, le thérapeute utilise un ensemble de techniques permettant de provoquer une transe hypnotique pour accompagner et soulager les troubles émotionnels et psychologiques des sujets, leurs douleurs, le stress, les addictions ou divers troubles psychosomatiques…
C'est le médecin autrichien Mesmer, inspiré par les travaux sur le magnétique du médecin suisse Paracelse qui en définit les premières bases (fin du 18e siècle), suivi un siècle plus tard par le médecin écossais James Braid, qui en fait une pratique médicale plus fiable. Suivrons le Français Charcot à l'Hôpital de la Salpêtrière, Emile Coué et Pierre Janet, entre autres. Sigmund Freud se passionnera pour la technique et enverra parfois ses patients vers des collègues plus à même que lui de résoudre certains troubles. Utilisée depuis le 19e siècle, la pratique de l’hypnose thérapeutique s’est considérablement développée depuis 30 ans dans le champ de la psychothérapie ainsi que dans celui du traitement de la douleur, du stress et des troubles psychosomatiques.
Dans les années 30, Milton Erickson, psychiatre américain bouleversera les conceptions de l’Hypnose et de la thérapie brève et donnera naissance à L’Hypnose Ericksonienne. L'hypnose éricksonienne est une thérapie métaphorique où l'inconscient individuel et collectif (approche de Carl Carl Gustav Jung) du sujet est potentiellement guérisseur. En France, le flambeau sera repris par le psychiatre et psychanalyste Léon Chertok, qui inaugurera inaugure à Paris le Laboratoire d’Hypnose expérimentale. Sans oublier le psychiatre Jean Godin qui introduira l'hypnose éricksonienne en France.
Pour Jean Godin l’hypnose est un mode de fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, grâce à l’intervention d’une autre personne, parvient à faire abstraction de la réalité environnante, tout en restant en relation avec l’accompagnateur.
Ce "débranchement de la réaction d’orientation à la réalité extérieure”, qui suppose un certain lâcher-prise, fait apparaître des possibilités nouvelles : par exemple des capacités supplémentaires d’action de l’esprit sur le corps, ou de travail psychologique à un niveau inconscient, permettant de faire émerger des contenus pertinents. L'hypnose est ainsi un des moyens d'accéder aux contenus inconscients, de contourner les blocages et de permettre l'émergence de nouveaux comportements plus créatifs pour la vie du sujet. L’hypnose est avant tout une pratique et un outil au service de la thérapie.
Elle s’intègre aisément aux autres approches psychothérapiques, qu’il s’agisse de la psychanalyse, des thérapies cognitives et comportementales, transpersonnelles, systémiques ou humanistes, etc.. L’hypnothérapie fait partie des thérapies brèves qui ne cherchent pas le "pourquoi" mais le "comment". Rappelons que si l’hypnose contribue à mettre le patient dans un état de réceptivité favorable aux suggestions, seul un spécialiste du problème traité pourra formuler les suggestions souhaitables. Le thérapeute doit donc avoir une formation poussée en hypnose, mais aussi des compétences dans d’autres domaines thérapeutiques, en particulier en psychologie.
L’Hypnothérapie contemporaine cherche à faire émerger les conditions du changement de comportement et de mode de pensée en modifiant les représentations sur soi, sur des événements, en encourageant la reprise de confiance en soi et le retour à l’initiative du patient. C’est au patient de mettre à profit l’état hypnotique pour accéder à ses ressources intérieures, trop souvent inexploitées. Le thérapeute, en inscrivant sa pratique dans un profond respect de la personne, cherche à s’adapter à l’univers mental du patient, et l'encourager à trouver en lui-même les ressources et les solutions dont il a besoin. L’hypnose a un champ d’action très large, depuis le traitement des addictions, phobies, stress post-traumatique, troubles de l’attention et troubles psychosomatiques (eczéma, spasmophilie, psoriasis…), anxiété, dépression et, surtout, douleur...
À savoir : les suggestions émises par l'hypnotiseur doivent être en accord avec l'inconscient de l'hypnotisé, sous peine de ne pas fonctionner. On ne peut ainsi pas aller contre la volonté de quelqu'un, contrairement aux craintes ou allégations que l'on retrouve fréquemment dans ce domaine.
Nous laissons la conclusion de cette rapide présentation à Jean-Marc Benhaiem, médecin, responsable du diplôme universitaire d’hypnose médicale à l’université de Paris VI-Pitié- Salpêtrière : « Ce n’est pas une maladie ou un organe que soigne l’hypnothérapeute pendant une séance, mais le terrain composé de la "totalité" du patient, c’est-à-dire de son corps anatomique et de ses croyances, de ses sensations, de son passé, de ses émotions, de ses ressources mentales, de son envie d'aller mieux… Bref, de tous les éléments constitutifs de son monde. » (Source INSERM).
Il existe différents courants en hypnose, notamment : L’hypnose ericksonienne, l'Hypnose associée aux thérapies cognitives et comportementales (TCC), l’hypnothérapie onirique ou rêve éveillé en hypnose, l’hypnoanalyse (ou hypnothérapie analytique) et l'approche intégrative (incluant d'autres pratiques, sophrologie, EMDR, Pleine conscience...). Durée de l'accompagnement Elle est très variable, et dépend de la personne et de son trouble.
Par exemple, les séances d'hypnose dans le cadre du sevrage tabagique, doivent se faire avec un suivi pendant plusieurs semaines. Plusieurs études cliniques ont montré qu’un suivi et des contacts réguliers avec l’équipe soignante améliorent les taux de réussite du sevrage. De même, en ce qui concerne les troubles du comportement alimentaire, il est recommandé de pratiquer deux séances d’hypnose pour juger des effets bénéfiques, et si l’essai se révèle concluant, il est possible de poursuivre le traitement par des séances à la demande ou selon un rythme régulier, mensuel par exemple.
La profession d'hypnothérapeute n'est pas règlementée en France comme dans la plupart des pays européens.
Le syndicat des Hypnothérapeutes professionnels (SNH) oeuvre pour la reconnaissance de la profession et entend parallèlement développer une réflexion prospective avec le ministère des Solidarités et de la Santé, pour renforcer la prévention, expérimenter des prises en charge innovantes et contribuer à la réalisation d’économies.
Les propositions du SNH sont :
- Clarifier le cadre d’exercice de la profession
- Garantir la compétence des hypnothérapeutes
- Réguler l’activité de la profession
- Créer des emplois
Études requises pour devenir hypnothérapeute :
Il existe de très nombreuses formations, avec des thèmes, des orientations, des cycles et des durées différentes (Week-end, stages d’une semaine, en modules sur un an (université), etc.).
Certaines écoles proposent deux orientations principales : Hypnoanalgésie et Hypnothérapie. Elles proposent aussi le plus souvent de se former aux différents courants actuels de l’hypnothérapie : hypnose Ericksonienne, hypnose et TCC, hypnothérapie analytique et hypnothérapie onirique. Il existe également une formation à l’hypnose médicale (agrément OGDPC et Formation Continue) qui se tient à la Faculté de Médecine Pitié Salpêtrière (Paris VI). Cette formation à l’hypnose propose des stages pratiques dans des Centres de Traitement de la Douleur à Paris et en Province. La formation à l’hypnose se compose de deux modules consécutifs sur une année universitaire.
Il est préférable de consulter un praticien détenteur d'un certificat d’études ou d’un diplôme délivré par une structure reconnue et affiliée au SNH. Certains praticiens ont aussi une formation en psychologie (Master, Doctorat).
L’état hypnotique et les effets de l’hypnose sont prouvés scientifiquement depuis la seconde moitié des années 90, notamment grâce à l’imagerie cérébrale (IRM fonctionnelle et PET-Scan). C'est une des thérapies les plus étudiées dans les dix dernières années avec un nombre de publications extrêmement important.
L’American Health Magazine (2006) a réalisé la comparaison suivante (à relativiser en fonction du type de trouble et des problématiques) :
1. Psychanalyse: 38% d'auto-guérison après 600 séances
2. Thérapie comportementale: 72% d'auto-guérison après 22 séances
3. Hypnothérapie: 93% d'auto-guérison après 6 séances
Hypnothérapeute exerçant depuis 11 ans
Hypnothérapeute exerçant depuis 4 ans
Hypnothérapeute exerçant depuis 23 ans
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