L’EMDR est un type de psychothérapie reconnue autant par l’INSERM que l’OMS dans l’accompagnement de l’état de stress post-traumatique. Il s’agit d’une méthode qui, par des stimulations sensorielles bilatérales oculaires, tactiles ou sonores, cherche à aider les individus à intégrer et traité leurs souvenirs traumatisants, et ainsi réduire les troubles psychologiques qui découlent de ceux-ci. Nous vous proposons dans cet article une explication approfondie de cette méthode et une liste des troubles qu’elle peut accompagner.
L’EMDR est une forme de psychothérapie mise au point dans les années 80 par la psychologue Francine Shapiro. Le nom de cette pratique vient de l’anglais Eye Movement Desensitisation and Reprocessing (intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires). Dr Saphiro a développé cette méthode suite à sa propre expérience : un jour, elle s’est rendue compte que des mouvements oculaires de gauche à droite l’aidaient à se débarrasser de ses pensées négatives liées à ses propres traumatismes. C’est ainsi qu’elle a exposé cette idée à des collègues et commencé à développer des tests et études contrôlées pour assurer l’efficacité de sa théorie.
Pendant très longtemps, cette méthode a été très controversée, mais il semble qu’elle a réussi à faire ses preuves et commence à être reconnue comme une thérapie efficace pour les personnes ayant vécu des expériences traumatisantes. Entre autres, l’INSERM a reconnu son efficacité en 2004 et l’OMS en 2012.
L’idée de base de l’EMDR est la suivante : lorsqu’un individu a vécu un événement traumatisant, il peut avoir des cauchemars et des flashbacks liés à celui-ci car son esprit n’a pas réussi à traiter l’événement efficacement pendant qu’il se déroulait – il était littéralement dépassé par la situation. Ainsi, ces expériences qui n’ont pas été intégrées par l’esprit, ainsi que les images, les sons, les émotions et les pensées associés à celles-ci restent « à vif », et des déclencheurs provoquent une réapparition des sensations de détresse et de panique. Comme beaucoup de thérapie intégrative, l’EMDR croit en la capacité du cerveau à s’auto guérir, et la thérapie a pour rôle de débloquer l’information traumatique pour que le cerveau parvienne à la « digérer » comme tout autre souvenir.
Ainsi, le rôle de l’EMDR n’est pas de faire disparaitre ces souvenirs, mais plutôt d’aider l’esprit à les traiter et les intégrer, pour qu’ils deviennent plus faciles à gérer et n’affectent plus autant le quotidien des individus. Ceci est possible grâce à un processus en huit étapes qui s’intéressent aux aspects passés, présents et futurs du souvenir, poussant les patients à se rappeler d’événements difficiles tout en recevant des stimulations sensorielles bilatérales oculaires, tactiles ou sonores. Cette méthode permet ainsi de traiter et classer les souvenirs dans la mémoire explicite/narrative plutôt que dans la mémoire implicite/motrice. Les stimuli extérieurs permettent aux individus de se concentrer sur un ressenti précis tout en parlant de leurs mémoires traumatisantes, ce qui aide le cerveau à les intégrer : essentiellement, cette thérapie cherche à aider l’individu à dissocier émotion et souvenir, en les faisant parler de l’expérience sans pour autant revivre le choc.
Aujourd’hui cette thérapie est utilisée pour accompagner des troubles variés qui trouvent généralement leur origine dans le traumatisme, comme des expériences violentes directes ou indirectes, des accidents ou des désastres naturels. Elle peut aussi être utile face à des problématiques plus de long terme, comme des expériences choquantes, des humiliations ou le deuil qui ont eu lieu aussi bien pendant l’enfance qu’à l’âge adulte. Ce type d’évènements peut souvent mener au développement du trouble de stress post-traumatique, le trouble anxieux pour lequel l’EMDR est le plus communément utilisée.
Notamment, cette pratique peut être utilisée pour accompagner :
- La dépression
- L’anxiété
- Les phobies et les peurs
- Le manque d’estime de soi
Les personnes faisant des séances d’EMDR semblent en tirer des bienfaits variés :
- Une réduction des flashbacks et des cauchemars liés au traumatisme
- Une augmentation de la capacité à gérer les souvenirs liés au traumatisme, sans vivre dans la peur des déclencheurs
- Une amélioration de la capacité à établir des relations interpersonnelles et à profiter des situations sociales
- Diminution des sensations de stress, d’anxiété, d’énervement ou d’hygervigilance
- Diminution des sentiments d’isolement, de désespoir et de dépression
- Augmentation de la confiance et de l’estime de soi.
Crédit photo : pixabay.com
Praticien EMDR exerçant depuis 15 ans
Praticien EMDR exerçant depuis 6 ans
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